Sur le site du Monde, Audrey Pulvar, évincée par la direction de C News, a signé une tribune contre « l’absence de mobilisation face à la présence de Marine Le Pen au second tour ».
« À Paris, de République à Nation, entre 400.000 et 900.000 personnes le 1er mai 2002. Pour défendre la République, on manifestait, rappelle la journaliste.
Et de poursuivre « La France, légataire universelle des Lumières, venait de placer au second tour de la présidentielle un leader d’extrême droite ! On affrontait l’inimaginable. Ensemble. Dans les kiosques, des kilomètres d’indignation. Libération, la “une” barrée d’un gigantesque “NON”, parlait de la “France affreuse”.
Au Monde, la “France blessée”. Dans le stade de foot de Bordeaux, une banderole de supporteurs : “Éteignons la flamme de la honte”. Dans les rues ce 1er mai 2002, djembés, jeunes motivés, bambins sur les épaules-à-papa, slogans : “C’est pas les sans-papiers, c’est pas les immigrés, c’est Le Pen qu’il faut virer !” Et l’inquiétude. On se cherche, on se reconnaît, on est ensemble. Pour dire non », poursuit Audrey Pulvar, regrettant que cette année, « l’abyssal silence de rues vides, la tentation d’une rageuse abstention » face à « un cauchemar recommencé qui pourrait cette fois devenir réalité ».
Dans sa tribune, Audrey Pulvar a regretté son éviction.
« L’acceptation, principe de neutralité oblige, d’un phénomène, le succès de l’extrême droite, que nous, journalistes, avons contribué à créer depuis trente ans. Au nom de ce principe et afin de protéger du soupçon mes consoeurs et confrères, dont je loue le professionnalisme, inattaquable, il était prévisible que je sois écartée de l’antenne jusqu’à nouvel ordre », a indiqué la journaliste.
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