Si Jeannette Bougrab évoque Charb, l’homme qui a partagé sa vie comme un héros, on ne peut pas en dire autant de Delfeil de Ton, l’un des fondateurs de Charlie Hebdo, qui brise le silence dans les colonnes du Nouvel Obs.
’Je t’en veux vraiment, Charb’, lance-t-il dans dans le numéro de L’Obs du 14 janvier, où il est question du drame à Charlie Hebdo dont la rédaction a été décimée dans un attentat terroriste.
’Je sais, ça ne se fait pas’, écrit Delfeil de Ton qui reproche au patron du journal satirique d’avoir mené sa rédaction à la mort, suite à sa décision de publier des caricatures de Mahomet en 2011.
« Quel besoin a-t-il eu d’entraîner l’équipe dans la surenchère ? », accuse le caricaturiste de 80 ans, avant d’affirmer son avis partagé par Wolinski, opposé à la publication des caricatures du prophète de l’Islam.
’Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables’, avait-il confié.
’Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous’, avait estimé Wolinski. ’Il fallait pas le faire’, avait-il lancé.
’Il fallait pas le faire, mais Charb l’a refait, un an plus tard, en septembre 2012’, rappelle cette fois Delfeil, qui s’en était déjà pris à la rédaction de Charlie Hebdo suite à l’éviction de Siné, après un dessin sur le mariage du fils de Nicolas Sarkozy.
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