Charb, le patron de « Charlie Hebdo » assassiné le 7 janvier 2015 par des terroristes, venait de terminer un livre, où il se défendait des accusations d’islamophobie lancées à l’encontre de l’hebdomadaire satirique dont la rédaction a été décimée.
Des extraits de cet ouvrage « Lettre ouverte aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes », publié par les éditions Les échappés, ont été diffusés par « Le Nouvel Observateur ».
« Les militants communautaristes qui essaient d’imposer aux autorités judiciaires et politiques la notion d’islamophobie n’ont d’autre but que de pousser les victimes de racisme à s’affirmer musulmanes », écrit-il. « Si demain les musulmans de France se convertissent au catholicisme ou bien renoncent à toute religion, ça ne changera rien au discours des racistes : ces étrangers ou ces Français d’origine étrangère seront toujours désignés comme responsables de tous les maux ».
« En France, la parole raciste a été largement libérée par Sarkozy et son débat sur l’identité nationale. Lorsque la plus haute autorité de l’État s’adresse aux cons et aux salauds en leur disant : "Lâchez-vous, les gars », regrette-t-il dans les pages de son livre qui sort cette semaine.
« ils se mettent à dire publiquement ce qu’ils se contentaient jusque-là de beugler à la fin des repas de famille trop arrosés », poursuit-il.
« Avoir peur de l’islam est sans doute crétin, absurde et plein d’autres choses encore, mais ce n’est pas un délit », précise-t-il.
« le problème ce n’est ni le Coran, ni la Bible, romans soporifiques, incohérents et mal écrits, mais le fidèle qui lit le Coran ou la Bible comme on lit la notice de montage d’une étagère Ikea ».
« En vertu de quelle théorie tordue l’humour serait-il moins compatible avec l’islam qu’avec n’importe quelle autre religion ? », s’interroge Charb, qui était était embraqué dans une relation amoureuse avec Jeannette Bougrab. « Si on laisse entendre qu’on peut rire de tout, sauf de certains aspects de l’islam parce que les musulmans sont beaucoup plus susceptibles que le reste de la population, que fait-on sinon de la discrimination ? ».
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