Laurence Ferrari : À CNews, c’est compliqué, la raison du conflit
Depuis la polémique sur l’avortement qui a secoué CNews, Laurence Ferrari, animatrice de Punchline, se sentirait en décalage avec la ligne éditoriale de la chaîne. D’après le...
La conférence de presse d’Emmanuel Macron du 16 janvier a laissé une impression mémorable, notamment grâce à la question de Laurence Ferrari. Ce mercredi matin, la journaliste a pris la parole pour expliquer la réaction inhabituelle du chef de l’État.
Alors que les chaînes France 2 et TF1 bousculaient leur grille pour accueillir Emmanuel Macron, Laurence Ferrari a choisi de poser une question surprenante.
À nos yeux, ce qui est important, c’est sans doute l’Éducation nationale qui concentre tous les enjeux, toutes les fractures de notre société, estime-t-elle. Nous avons l’éducation nationale la plus chère au monde. Au classement Pisa, nous ne brillons pas, notamment en maths. Au CAPES de maths, notamment nous avons du mal à recruter, il y a plus de postes que de candidats », énumère-t-elle encore.
Et de citer Emmanuel Macron qui souhaite que l’hymne national soit appris dès l’école primaire.
« Vous voulez qu’ils chantent la Marseillaise ? Pratiquement un jeune sur deux ne sait pas situer la Révolution française, ne connaît pas la Shoah, ne sait pas ce qu’il s’est passé le jour de la Rafle du Vel d’Hiv, déplore l’ancienne présentatrice du JT de TF1. 48% des professeurs disent se censurer lorsqu’ils enseignent l’histoire en classe, un sur deux a peur en classe, peur de la violence des élèves, des parents et des terroristes, je pense ce soir à Samuel Paty et Dominique Bernard », poursuivait-elle.
Et au président de répondre.
« J’ai le sentiment de donner une vision et des mesures concrètes. Je crois que vous venez vous-même de poser une question et de donner votre vision », a répliqué Emmanuel Macron, suscitant les rires de l’assemblée.
Invitée à commenter la réaction du Président par Pascal Praud sur Europe 1.
« C’est un Président qui ne supporte pas la contradiction. Il est très en colère par votre question, il répond sèchement, avec une forme de malhonnêteté en plus », a-t-il demandé.
« La réaction de la salle, j’avoue que je m’en fiche », réagit Laurence Ferrari.
Elle a ensuite ajouté que sa mission en tant que journaliste était de poser des questions pertinentes, sans être complaisante.
« On n’est pas là pour être serviles. On n’est pas là pour écouter benoîtement, pendant deux heures et demie les yakafaucons », dit-elle.
Elle a continué en expliquant qu’elle se sentait dans son rôle en fournissant des faits et des chiffres, sans agressivité. Face à la question de savoir si le Président pouvait supporter la contradiction, Laurence Ferrari a tranché : « Il faut que le Président supporte la contradiction, qu’il se frotte peut-être à d’autres cerveaux que le sien ».
Elle a conclu en rappelant avec satisfaction qu’elle avait réussi à « réveiller l’Assemblée et le président » lors de la conférence de presse.
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