Dans une énième étape du conflit persistant entre la classe politique française et Karim Benzema, les épisodes se multiplient, brouillant les frontières entre sport et politique. Et Le Parisien revient sur cet épisode, en recueillant les confidences d’un expert, qui s’interroge sur les raisons de cet « acharnement ».
Le fiancé de Jordan Ozuna a suscité une vague de critiques et d’accusations de la part de figures politiques après avoir exprimé son soutien aux Palestiniens à Gaza, en réaction à l’attaque du Hamas. Karim Benzema a été ciblé par le ministre de l’Intérieur, Eric Zemmour, ou encore Nadine Morano.
Cette situation soulève la question : la fixation incessante sur Benzema cache-t-elle une forme de racisme latent ?
Le sociologue Stéphane Beaud, dans un entretien accordé au Parisien, éclaire cette situation complexe. Il souligne que les attaques récentes contre Benzema par certains élus de droite s’inscrivent dans un « contexte de stigmatisation croissante des jeunes d’origine maghrébine en France », qui sont souvent injustement « accusés de tous les maux. »
Cependant, ce cas est particulier, car il concerne un membre de la "troisième génération" d’immigrés algériens, un détail peu connu du grand public. Karim Benzema a grandi au sein d’une famille profondément intégrée à la société française, où la langue parlée est le français.
« Je ferai l’hypothèse sociologique suivante : ayant été assez tôt coupé de son milieu d’origine, la « cité », par sa trajectoire exceptionnelle, il se serait ensuite évertué à « donner des gages » à ses anciens copains », précise ce spécialiste. C’est une façon pour Karim Benzema de leur démontrer que, « malgré tout, il était encore des leurs ».