Le premier, à l’âge de sept ans, par un homme qu’elle considérait comme son « deuxième père ». Le second, un inceste commis par son propre frère alors qu’elle n’avait que douze ans. Des épreuves qu’elle raconte dans son livre Respect, désormais disponible en librairie.
Face à Yann Barthès, Anouk Grinberg a partagé un témoignage déchirant sur le calvaire qu’elle a enduré. « Quand un homme s’amuse quelques minutes, la femme le paie pour la vie entière. Les conséquences sont indélébiles », a-t-elle déclaré.
Celle qui s’était prise il y a peu à Gérard Depardieu a insisté sur la violence et la durée des séquelles laissées par de tels actes.
« Ils distillent une mort en nous qu’on doit porter fièrement pour ne pas faire partie des victimes. Donc on passe notre vie à frimer, à faire semblant, à faire croire qu’on est une femme libérée, (...) vraiment ces hommes sont des tueurs. C’est une mort qui ne se voit pas », a-t-elle poursuivi à propos de ces agressions.
« Mon frère ce n’était pas un salaud. Il n’était pas tellement plus âgé que moi, mais c’était mon frère que j’aimais, que j’adorais. Il n’aurait jamais dû faire ça. Jamais, c’est absolument interdit », a-t-elle rappelé.
Et de révéler que sa famille l’avait obligée à se taire. « Et ce qu’il a fait après, c’est de m’imposer le silence. Dans ma famille, j’étais la menteuse. On ne m’a pas traitée de folle, mais on m’a traitée en folle. Comme si j’étais une fouteuse de merde », indique-t-elle.
« Au début, je n’ai rien dit pendant 20 ans. C’était écrasé au fond de moi dans un caveau, parce que si ça vivait en moi, je ne vivais plus. On est bousillé par ces hommes qui rigolent derrière le mur de l’impunité. Ce n’est pas vraiment le cas de mon frère. Il a fait ça comme on s’amuse ».
Anouk Grinberg a également évoqué face à Yann Barthès « les visions d’enfer" qui l’assaillent encore aujourd’hui, ainsi que le calvaire que lui a fait vivre le réalisateur Bertrand Blier, son ancien compagnon, qui l’aurait menacée de lui retirer leur fils si elle ne jouait pas dans un de ses films.
« J’avais vraiment envie de mourir pour que ça s’arrête », a-t-elle conclu.
">April 4, 2025